Des recettes à base d’absinthe

Recettes

Le Buveur d’absinthe est un tableau réalisé par le peintre Édouard Manet en 1859

L’absinthe était jadis produite par distillation ou mélange d’essences (esprit d’absinthe), plus rarement par simple macération (teinture ou élixir d’absinthe).
Les absinthes distillées sont produites par une macération des plantes dans l’alcool suivie d’une distillation. Cette méthode de fabrication de l’absinthe est la plus traditionnelle.
Elle permet la production d’absinthes à la fois très aromatiques et peu amères.
La technique par mélange d’essences est une technique semi-industrielle qui repose sur une macération et une distillation séparée de chaque plante composant l’absinthe.
Aujourd’hui, la majorité des absinthes sont réalisées par mélange d’essences.
De nombreuses absinthes de qualité supérieure sont produites par distillation.
On trouve plus fréquemment qu’à la Belle-Époque des absinthes amères simplement macérées puis filtrées, avec ou sans adjonction de sucre. Le développement de cette technique s’est fait sous l’influence du mode de production d’autres élixirs de plantes comme par exemple le pastis, ou le génépi (déjà dit « absinthe des alpes » par Duplais en 1855).
La prohibition de l’absinthe et à l’interdiction de la distillation personnelle ont favorisé la recherche de recettes adaptées à ce mode de fabrication. Peu traditionnelles les absinthes macérées sont interdites par l’Interprofession de l’Absinthe du Val-de-Travers/Suisse.
Dans ce pays la macération semble n’être ainsi le fait que de liquoristes clandestins qui ne possèdent pas d’alambic. Ce n’est pas le cas dans d’autres pays, comme la France, où des absinthes macérées originales et de qualité sont aujourd’hui couramment produites et commercialisées. L’arôme d’un distillat et d’une macération d’absinthe sont très différents. La simple macération tend à produire des absinthes plus amères et plus herbacées que la distillation. Contrairement aux affirmations selon lesquelles la simple macération ne serait pas un procédé de fabrication historique le manuel Roret de 1888 propose une recette de « quintessence d’absinthe » par simple macération.

Les six plantes de base d’une absinthe sont la grande absinthe et la petite absinthe, l’anis vert, le fenouil, la mélisse et l’hysope.
Selon les recettes, d’autres plantes peuvent compléter la recette comme l’angélique, la coriandre, la véronique, le calamus, la menthe… Soit dans le processus de macération (avant distillation), soit dans le processus de coloration (après distillation)

L’Absinthe par Edgar Degas, peint en 1875. Les personnages représentés sont l’actrice Ellen Andrée et le peintre et graveur Marcellin Desboutin

Par Distillation :

Recette d’un fabricant d’alambics à Môtiers, au Val-de-Travers, aujourd’hui décédé :

  • Mettre dans l’alambic, 15 litres d’alcool pur à 95°, 25 litres d’eau et ajouter la blanquette de la cuite précédente (1 litre environ). 3 poignées de grande et 1 poignée de petite absinthe, 2 kg d’anis, 1 kg de fenouil, 1 poignée d’hysope, 1 poignée de mélisse, 1 poignée de menthe.
  • Au début de la cuite, on sent très fort l’alcool; à la fin les odeurs se diversifient. À ce moment-là, il faut être attentif et goûter à tout moment la blanquette qui coule blanche parce que l’alcool diminue rapidement. Sitôt que le goût risque de tourner au cachou, il faut retirer le récipient mais continuer de distiller et de récolter tout l’alcool qui reste, parce que ces arrière-goûts sont nécessaires à la prochaine cuite donnant à l’absinthe un bouquet complet, harmonieux et velouté.
  • La qualité de l’absinthe dépend beaucoup de la blanquette, si on la laisse trop couler, l’absinthe aura un goût de cachou. Si on en ajoute trop peu lors de la prochaine cuite, l’absinthe sera fade et insipide.
  • L’eau que l’on ajoute à l’alcool avant la distillation joue un rôle primordial, c’est elle qui relève le parfum des plantes. C’est pourquoi il faut bien en mesurer la quantité.
  • Pour colorer l’absinthe de manière naturelle, laisser couler l’absinthe au sortir de l’alambic dans une bonbonne qui contient des plantes de petite absinthe, de mélisse et d’hysope.

Par Dissolution d’Essence :

– Absinthe ordinaire : Essence de grande absinthe 30 g, essence de badiane 60 g, essence de fenouil doux 10 g, 62 litres d’alcool à 85°, 38 litres d’eau produisent 100 litres d’absinthe à 53°

– Absinthe demi-fine : Essence de grande absinthe 30 g, essence de petite absinthe 10 g, essence de menthe poivrée 5 g, essence d’hysope 2 g, essence d’angélique 2 g, essence d’anis 60 g, essence de badiane 30 g, essence de coriandre 2 g, essence de fenouil doux 15 g, 62 litres d’alcool à 85°, 38 litres d’eau produisent 100 litres d’absinthe à 53°.

Par Macération :

Quintessence d’absinthe (recette du manuel Roret de 1888) : 1 litre d’alcool à 60°, 62 g de grande absinthe (sèche), 62 g d’absinthe pontique, 8 g de girofle, 31 g de sucre. Faire macérer puis filtrer.

– Élixir d’absinthe : 1 litre d’alcool à 90 % non dénaturé ou d’alcool neutre plus faible, 30 g de badiane, 20 g d’absinthe. On ajoute couramment de l’hysope et de la mélisse. Il est également possible d’ajouter de nombreuses plantes et épices supplémentaires (angélique, coriandre, fenouil etc.). L’arôme diffère selon que les plantes employées sont sèches ou fraiches. Diluer l’alcool à l’eau de source si nécessaire afin d’obtenir un pourcentage d’alcool correct (entre 40 % et 80 %). Faire macérer les plantes dans l’alcool puis filtrer. Les plantes peuvent macérer de 48h à 2 mois. Attention l’absinthe ne doit pas macérer trop longtemps (environ 48h) sous peine de rendre la préparation trop amère. Pour accentuer la coloration ajouter du cresson durant 24h puis filtrer à nouveau.

– Pastis à l’élixir d’absinthe : Mélanger à volume égal le pastis et l’élixir d’absinthe obtenu par macération. Laisser décanter jusqu’à disparition du trouble.

– Pastis à la plante d’absinthe : Faire macérer 10 g d’absinthe dans un litre de pastis durant 48h, filtrer.

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